Erosion : le trait de côte aquitain a reculé de 20 mètres
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Publié par cedric - le 16/05/2014

Les relevés scientifiques confirment les dégâts des intempéries.

En janvier dernier, l'Observatoire de la côte aquitaine (Bureau de recherches géologiques et minières-Office national des forêts) publiait un bilan d'étape des dégâts occasionnés par les tempêtes de décembre et janvier. Notamment Hercules, qui avait généré une houle de 9 mètres au tout début de l'année. Les scientifiques évoquaient alors un recul du trait de côte d'une dizaine de mètres.

Le diagnostic est désormais affiné. Et il confirme le caractère hors norme de l'hiver 2013-2014 sur le littoral sableux de la côte aquitaine. Février et mars ont doublé la sanction. « Au mois de mars, on est sur des moyennes de 20 à 25 mètres de recul », révèle Renaud Lagrave, le président landais du GIP (Groupement d'intérêt public) Littoral aquitain. Cet ordre de grandeur s'entend en référence au trait de côte en mars 2012, il y a deux ans. Mais le recul l'an passé était conforme à la normale, de 2 à 6 mètres localement. L'essentiel s'est produit cet hiver. Les chiffres sont parfois inquiétants : – 35 mètres à Soulac-sur-Mer, – 15 mètres à Lacanau, – 25 mètres à Hourtin et Carcans dans le Médoc, – 47 mètres sur la plage de la Salie à La Teste-de-Buch au sud du bassin d'Arcachon, – 21 mètres à Biscarrosse et à Soustons, – 32 mètres sur la plage des Casernes à Seignosse, – 12 mètres à Ondres.

L'Aquitaine, qui a élaboré ces dernières années une stratégie régionale de gestion du trait de côte, tablait sur un « grignotage » nettement moindre en moyenne annuelle. « Il va peut-être falloir accélérer le mouvement », reconnaît Renaud Lagrave.

20 millions d'euros

La facture laissée par les tempêtes est à la mesure de ces observations scientifiques. De l'ordre de 20 millions d'euros pour les espaces et les infrastructures publiques de la région, selon le GIP Littoral. Ce qui inclut les ouvrages de protection contre la mer, les aménagements urbains, les espaces naturels, etc. « L'État contribue aux réparations à hauteur de 1,9 million d'euros en Aquitaine. Y aura-t-il une rallonge ? », se demande Renaud Lagrave.

L'État a effectivement débloqué des crédits pour des travaux d'urgence à réaliser avant la fin mai. L'enveloppe a d'abord profité aux collectivités girondines, les plus touchées. La Teste-de-Buch, Lège-Cap-Ferret, Lacanau, Montalivet et Soulac ont été retenues. Dans le cas d'espèce, le principe pour l'État est de financer les travaux à hauteur de 25 % du total.

Erosion : le trait de côte aquitain a reculé de 20 mètres