Via Enerlandes, les tennis couverts ont un toit neuf et producteur d’énergie. L’inauguration de la nouvelle toiture des tennis a été samedi l’occasion pour les élus présents de fustiger les nouvelles dispositions en vigueur pour la filière photovoltaïque. photo loïc dequier
Pour la commune, c’est tout bénéfice, puisque les 500 000 euros investis l’ont été par la société mixte Enerlandes (lire ci-contre), qui versera par ailleurs un loyer annuel de 1 000 euros à la collectivité locale. Entre deux parties de tennis dans une enceinte désormais lumineuse, l’installation a été inaugurée samedi matin en présence notamment du maire Xavier Soubestre, du conseiller régional socialiste Renaud Lagrave, du conseiller général et maire de Messanges Hervé Bouyrie et du député-maire de Capbreton Jean-Pierre Dufau. Présents également le directeur d’Enerlandes Laurent Civel, Alric Marc, gérant d’EcoSystéo, l’entreprise de Serres-Castet qui a installé la centrale, les membres du tennis-club, mais aussi le maire de Tosse, Jean-Claude Daulouède.
Créée il y a deux ans et dirigée par Laurent Civel, Enerlandes est une société d’économie mixte présidée par le président du Conseil général Henri Emmanuelli, dont le capital est réparti entre le Département (75 %), le Sydec (10 %) et la Caisse des dépôts (10 %). Elle monte des projets exclusivement à destination des collectivités locales : « En deux ans, nous avons investi 25 millions d’euros, injecté 5 millions dans l’économie locale à travers les divers corps de métier sollicités, et enlevé 200 tonnes d’amiante au cours des chantiers », chiffre Laurent Civel.
À part deux dossiers sur les quarante en cours, la société a échappé au coup d’arrêt du moratoire du 9 décembre. Enerlandes compte aussi exploiter d’autres pistes en matière d’énergies renouvelables, de l’hydroélectricité à la biomasse via les déchets.
Le village voisin a en effet ouvert la voie il y a tout juste un an : le toit du hall des sports a été refait avec l’intégration de 500 m2 de panneaux photovoltaïques. Enerlandes a financé l’opération, trop lourde pour les finances communales, et verse un loyer pour l’exploitation de la centrale. À Hossegor, le contrat d’achat court sur 20 ans. Au bout de cette période, l’installation sera propriété de la commune, qui compte aussi investir dans « les circulations douces » et « les bâtiments à basse énergie », selon Xavier Soubestre.
« Entreprises menacées »
Cette inauguration a aussi été l’occasion pour les responsables politiques présents de fustiger les nouvelles réglementations gouvernementales en matière photovoltaïque depuis la fin du moratoire le 9 mars. Renaud Lagrave a été le premier à ouvrir le feu : « Je redis ici la mobilisation pleine et entière de la Région en faveur de la filière photovoltaïque qui s’installe en Aquitaine et que nous souhaitons voir croître et perdurer. Nous sommes pourtant inquiets aujourd’hui parce que 25 000 emplois sont menacés, entre les baisses de tarifs et la fin des aides. L’objectif de la France est 30 fois moins important que celui de l’Allemagne. Il nous faut une autre ambition pour le photovoltaïque et les énergies renouvelables ».
Pour Hervé Bouyrie, le moratoire et le nouveau dispositif ont néanmoins permis de « calmer un peu la pression au niveau des projets photovoltaïques au sol. Il y a déjà pas mal de choses à faire avec les toitures extérieures comme on le voit avec cette belle réalisation architecturale. Mais nous nous devons aujourd’hui d’arrêter les énergies fossiles, et on voit bien aussi que le tout nucléaire n’est pas une solution. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe aujourd’hui au Japon. Il nous faut donc trouver d’autres alternatives. C’est pour cela que le département est partenaire à 75 % d’Enerlandes ».
Le député-maire de Capbreton Jean-Pierre Dufau a pour sa part regretté « les trois mois perdus » du moratoire et repris le chiffre des 25 000 emplois menacés à court terme : « La moitié des entreprises engagées dans cette filière vont disparaître, parce qu’encore une fois, les choses ont été faites dans la précipitation. On a manqué de mesure, et aujourd’hui, on renvoie le balancier beaucoup plus loin de l’autre côté et on oublie le Grenelle de l’environnement. Sans doute, était-on allé trop loin, mais il faut aujourd’hui mener une réflexion, de la conception des panneaux à leur recyclage ». En souhaitant que ces bons vœux rayonnent au-delà des courts de tennis d’Hossegor.