Renaud Lagrave : « Geneviève Darrieussecq ne tape pas dans le gras mais dans l’os »
Publié par cedric - le 16/04/2010

 

Gouvernance, réalisations, projets… Le porte-parole de l’opposition tire un bilan sans concession des deux ans de mandat de Geneviève Darrieussecq, maire de Mont-de-Marsan

 

Renaud Lagrave, nouveau vice-président de la Région, délégué à la CAM et conseiller municipal montois, siège dans les trois mêmes collectivités que Geneviève Darrieussecq. Presque, ils ne se quittent plus.

 

Cette proximité n’empêche pas le premier de sévèrement critiquer la seconde et de tirer évidemment un bilan tout autre des deux années de mandat du maire et des six mois de la présidente de la Communauté d’agglomération du Marsan.

 

 

Le premier fédéral du PS pointe d’abord le mode de gouvernance. « C’est  »je tranche dans le vif, voire même à vif et je discute après ». Pendant la campagne, on nous expliquait que ce serait un nouveau type de gouvernance. C’est effectivement nouveau. »

 

Et Renaud Lagrave de citer « les écoles, les clubs du 3e âge… La liste est tellement longue où  »c’est comme ça et pas autrement ».»

 

Voilà pour la gouvernance. La gestion financière maintenant. « Les recettes ne sont pas là et malgré ça, on constate un recours massif à l’emprunt et une velléité à taper dans le gras, même pas dans le gras, dans l’os, en l’occurrence les services rendus aux Montois. »

 

« On brade les services »

 

Et le porte-parole de l’opposition de dresser une liste moins amusante que celle de Jacques Prévert. « Le camping est fermé depuis septembre 2009 et on n’a toujours pas d’étude », « l’ouverture à la concurrence de la Régie des pompes funèbres », « l’installation des tentes de Madeleine confiée à une société privée »…

 

Last but not least, l’école du Manot. « Mon petit doigt me dit que la décision est prise depuis longtemps. » Et son petit doigt n’est pas content.

 

Conclusion : « On brade les services publics montois. Ce en quoi, elle ne fait que mettre en application les deux audits organisationnel et financier. »

 

Mais quand même, tout n’est pas mauvais. « Je note que Madame le maire écoute un peu son opposition. Le groupe scolaire de Saint-Médard sera restructuré, la salle Sarraute rénovée, la géothermie relancée… »

 

« Il y a un projet sur lequel on est moins écoutés, ce que je regrette profondément, c’est l’Anru. Il a été revu sacrément à la baisse qu’elle le veuille ou pas. La réalité, c’est qu’on a perdu un an avec des chicaillas. Ce n’est pas digne d’un dossier comme ça. Il n’y a pas de dessein pour ce quartier, pour qu’il attire, qu’il soit réellement intégré à la ville. »

 

Parmi les initiatives récentes, Renaud Lagrave ne voit pas grand-chose de bon. Les samedis piétonniers ? « Ils existent encore ? Ça fait un an qu’on demande un bilan qu’on n’a jamais eu. »

 

Les conseils de quartier ? « Ils utilisent des sommes importantes, comme 120 000 euros pour Saint-Médard, sans qu’on soit au courant de rien. »

 

Manque de débat

 

La vidéosurveillance ? « Elle pose un sacré problème. C’est une fausse bonne idée en termes de liberté publique. Le vrai problème là-dedans, c’est le désengagement de l’État. Les policiers n’ont pas assez de moyens. Face à ça, soit on résiste, soit on accompagne. Elle, elle accompagne. C’était pareil sur le départ du peloton de gendarmerie de Maridor, c’est la même chose pour l’hôpital qui est pourtant le deuxième employeur de la ville. On regrette mais on ne dit rien sur le désengagement de l’État. Jamais on n’a de débat sur ces questions en Conseil municipal. On l’a fait pour Klaus, pourquoi pas là ? »

 

Allez un petit mot sur Madeleine qui approche. « En expliquant l’an dernier que fermer les fêtes à 4 heures, c’était très bien, qu’elles devaient devenir davantage des fêtes de jour que des fêtes de nuit, elle a ouvert la boîte. Le préfet n’avait plus qu’à prendre son arrêté pour une fermeture à 3 heures cette année. » Plus surprenant, l’ancienne maison d’arrêt, celle de cette pauvre rue Dulamon qui mériterait bien qu’on s’occupe d’elle. « C’est encore le quartier de la Madeleine qui va trinquer. La mairie aurait dû racheter plutôt que de laisser faire des logements par des privés. C’était l’occasion de résoudre les problèmes de circulation. Et encore une fois, on apprend la nouvelle par la bande. »

 

Et à la CAM ? 

 « Il y a deux sujets majeurs, au moins. D’abord la médiathèque. Je suis content de voir que ça continue.  »On peut encore arrêter » a-t-elle dit. Ça résonne bizarrement. Et puis surtout, il y a la rocade. Je suis catastrophé par le niveau du débat. On interpelle publiquement les autres collectivités en disant qu’il faut que ce soit comme ci et pas autrement. Soit on se braque, soit on essaye de discuter. Elle, elle s’accroche au doublement. Quant à urbaniser seulement à l’intérieur, ça n’a jamais été évoqué dans la campagne. On sait pourtant que l’urbanisation va exploser. Ce sont des barres qu’elle nous prépare pour loger les nouveaux habitants. Ça va générer une autre physionomie de la ville, c’est un vrai choix de société qui est posé. C’est l’avenir de la ville qui se joue. Au mois de juin, on aura le tracé LGV vers Pau. Il faut attendre pour mener une réflexion en conscience. Tracer une rocade au nord sera peut-être la meilleure solution. Le choix qu’elle fait n’est pas validé par les Montois. »