MARQUÈZE. Un an après la tempête, la campagne pour les Régionales mise sur la solidarité
La Fédération des Landes du Parti socialiste a réellement lancé sa campagne pour les élections régionales samedi matin à l’auditorium de l’Écomusée de Marquèze à Sabres. En présence d’Alain Rousset, d’Henri Emmanuelli, du député Vidalies et de nombreux conseillers généraux, les douze candidats de la liste menée par le premier fédéral Renaud Lagrave, placés au premier rang du public, ont fait bilan et propositions un an après la tempête Klaus.
On ne sera pas surpris que l’essentiel des débats ait tourné autour des carences que le service public a révélées pour remettre le courant et réparer les lignes de téléphone endommagées par la tempête, et du retard pris pour nettoyer et commencer à replanter la forêt de pins. « Seulement 66 millions d’euros de prêts bonifiés pour la sortie des bois, sur les 600 millions annoncés à grand fracas, regrette Henri Emmanuelli. Alors que pour la reconstitution, les arrêtés ne sont pas encore signés. »
Toujours des lignes à terre
Le président du Conseil général et député est aussi très remonté contre ERDF – « il manque 372 kilomètres de lignes enfouies pour atteindre un certain degré de sécurité » – et France Télécom, « parce qu’un an après, nous avons encore de nombreuses lignes par terre. »
Alain Rousset, candidat à sa réélection à la région, se montre combatif contre les leçons que veut administrer le candidat Xavier Darcos – « il annonce une guerre éclair, mais je peux vous assurer que comme conseiller général sortant, c’était plutôt une présence éclair » (lire page 11). Il plaide surtout pour que la forêt soit « replantée et même étendue, parce qu’en matière de piège à carbone, c’est un atout majeur dont nous disposons parmi les régions françaises, sur le plan environnemental mais aussi sur le plan économique. Un mètre cube de bois, c’est 1 tonne de CO² stockée, et il n’y a pas mieux pour préserver l’environnement. Quant aux entreprises, il n’y a pas que de la pâte à papier, il y a aussi la construction, le bois d’oeuvre, l’isolation. De nombreux emplois en dépendent. »
C’est d’ailleurs sur ces thèmes que les socialistes landais se retrouvent pour lancer la bataille des propositions. Comme le souligne Renaud Lagrave, « après la tempête, nous voulons créer un laboratoire départemental d’idées sur l’avenir de la forêt. Un avenir environnemental, parce qu’on n’a pas besoin d’attendre le Grenelle ou Copenhague pour trouver des solutions. Ici, replanter, c’est central. Ensuite, sur le plan économique, l’État n’a aucune politique forestière de ce nom. Il est capable de donner 8 milliards à la filière auto, 10 milliards pour les banques, mais rien pour la filière bois. Dans le même temps, il supprime la TP pour, dit-il, éviter les délocalisations. Mais cette industrie ici n’est pas délocalisable, il faut donc la soutenir. » Quant aux services publics de proximité, « pendant qu’ERDF a divisé ses effectifs par 3 dans les Landes, le département y a développé 59 casernes de pompiers. On a bien vu pendant la tempête lesquels ont été les plus efficaces. »
Après Klaus, il reste surtout cette solidarité que tous les Landais ont vécue, toutes catégories confondues. « Face à ceux qui nous serinent l’identité nationale, tout le monde a bien vu que dans ces cas-là, on ne se pose pas de questions. Mais s’il n’y avait pas d’élus ni de moyens locaux, on n’aurait jamais pu avoir cette solidarité. »
Auteur : Jean-Louis Hugon
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