« Geneviève Darrieussecq agite la suspicion »
Publié par cedric - le 26/06/2008


CONSEIL MUNICIPAL.
–Jamais l’opposition n’avait aussi virulemment attaqué Geneviève Darrieussecq que lors de la dernière séance. Renaud Lagrave s’explique

:Propos recueillis par Jean-Pierre Dorian

Mardi soir, l’opposition s’en est donnée à c?ur joie lors la séance du Conseil municipal. Attaque en règle, plan concerté, réaction épidermique ? Renaud Lagrave, premier fédéral du PS landais et chef de file socialiste de l’opposition montoise, dit pourquoi.

« Sud Ouest ». L’opposition est enfin en ordre de bataille ou on se trompe ?
Renaud Lagrave. Disons que jusqu’à présent, nous étions aussi de nouveaux conseillers municipaux, sans trop d’expérience politique pour la majorité d’entre nous, qui devaient travailler leurs dossiers. Je m’attendais à quelques mois difficiles, mais à force de voir tous les dossiers de l’ancienne municipalité mis à mal… On a fait le dos rond, on n’en pensait pas moins

Mardi soir, vous avez pensé à voix haute…
Mais ça n’était pas prévu ou concerté ! C’est ce qui s’est passé qui nous a poussé à réagir, après ce propos liminaire, sur l’affaire de la médiathèque, on est tombés de l’armoire ! (sic)…

Pourquoi ?
Nous sommes conseillers municipaux, une consultation est censée se passer la semaine prochaine et madame Darrieussecq ne nous donne même pas les questions ? Et puis, comment peut-on prétendre organiser une consultation sur un projet qui date de 2004, qui a été voté lors du contrat de plan État-Région _ par madame le maire, peut-être ? _ et pour lequel, depuis, toutes les délibérations ont été concordantes ? Tout cela au moment où l’architecte devait commencer les travaux d’un équipement qui va coûter 10 millions d’euros mais pas un centime à la ville ! Tout ça, nous dit-on, pour la déplacer de 300 mètres… Plus qu’une consultation, ça méritait bien un référendum en bonne et due forme.

Mais que redoutez-vous?
Si la volonté de madame le maire est de baisser le coût, elle n’aura pas les financements, parce que les normes ne seront pas respectées. Des élus ont bossé ce dossier pendant quatre ans, quand même. Si elle veut la déplacer, le risque, c’est qu’on ne voit pas cette médiathèque d’un petit moment, peut-être même ne la verra-t-on jamais…

Que pensez-vous de sa position sur la plate-forme sociale ?
Alors ça, c’est fort ! Dans les délibérations existantes, il est dit qu’elle est d’intérêt communautaire, mais que le fonctionnement sera assuré par la ville de Mont-de-Marsan : c’était voté, acté dans le budget 2008. La CAM dit « on prend », OK. Mais l’agglomération doit délibérer, puisque chaque commune concernée : on repart encore sur 6 ou 8 mois de délais. C’est bizarre, chaque fois qu’un dossier a été soi-disant mal ficelé par l’équipe précédente, c’est toujours un dossier sur lequel le maire de Mont-de-Marsan n’est pas d’accord…

Sur l’ANRU, que dénoncez-vous réellement ?
Là, c’est paradoxal. Je croyais que la volonté affichée était de poursuivre le dossier. Après, je ne suis pas contre le fait de relocaliser certains logements, mais quand on pose les questions pour savoir où, on n’a pas les réponses. Le projet de l’ANRU, c’était un tout. Et là, ça commence à grignoter. Devant le désengagement affiché (1,3 millions d’euros en moins), je crains que d’autres financeurs (Région, Caisse des dépôts, Département, Agglomération), ne s’interrogent et se disent « pourquoi pas nous? »

Que pensez-vous des sous-entendus à propos des délibérations de la CAM sur le CIAS ?
Ce sont des accusations graves, qui laissent entendre que le contrôle de légalité des services de l’État n’auraient pas été fait et que les élus communautaires seraient des fantômes. Ce qui en dit long sur son attitude vis-à-vis de la CAM : elle agite la suspicion pour récupérer de l’argent et, en même temps, dit vouloir voir la CAM avancer. Mais si elle s’exclut, c’est Mont-de-Marsan qu’elle exclut. Et j’ai peur qu’on arrive à une situation de blocage, avec des habitants pris en otage, comme il y a peu dans une autre ville, pas loin d’ici (ndlr : Dax).

À part ça, Geneviève Darrieussecq a fait des choses bien en 3 mois ?
(moue dubitative) Sur le marché Saint-Roch, on va attendre ce qu’en diront les commerçants. Sur le nettoyage, c’est de la com’. Les conseils de quartier, en revanche, ça oui, l’idée est bonne. On voulait nous-mêmes y travailler…