La direction de la SNCF Aquitaine-Poitou-Charentes a décidé de supprimer 24 TER par jour jusqu’en juillet. Plus de 2 000 usagers sont impactés chaque jour. Par Claudia Courtois
La région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes (ALPC), autorité organisatrice des transports (qui définit l’offre des TER, contrôle leur exploitation et finance les équipements et les déficits), ne décolère pas. Début février, elle apprend incidemment une nouvelle de taille : 24 TER par jour vont être purement et simplement supprimés jusqu’au 2 juillet 2016. Ces suppressions concernent six lignes régionales, et pas des moindres en termes de fréquentation : Arcachon-Bordeaux, Bergerac-Sarlat ou encore Bordeaux-Périgueux, soit au total plus de 2 000 voyageurs impactés chaque jour.
Le nouveau vice-président (VP) de la région chargé des infrastructures a même « cru à une blague » quand le directeur régional mobilité de la SNCF Aquitaine-Poitou-Charentes, Olivier Devaux, lui a annoncé la nouvelle. La région venait juste de gagner un bras de fer pour faire rembourser 50 % des abonnements de mars 2016 aux usagers qui subissent depuis l’hiver 2015 des retards à répétition et des annulations sans prévenir de trains.
Malgré le cadencement réussi des lignes il y a quelques années (horaires fixes et réguliers), la fréquentation des TER a baissé de 2 % sur un an ; le taux de régularité en 2015 est inférieur à 86 %, selon la collectivité (87,4 %, selon la SNCF), contre un taux de 91 % inscrit dans la convention.
Bataille
Avec ce nouveau problème, le retour de manivelle de la région ne s’est pas fait attendre : « Nous avons refusé catégoriquement de valider le plan transports qui devait s’étaler de janvier à juillet 2016 », s’agace Renaud Lagrave. Ensuite, nous avons fait un calcul très simple : comme il y a 5,4 % de trains en moins, nous allons baisser la contribution annuelle de la Rrégion au déficit des lignes, soit 2,7 millions d’euros. Nous demandons aussi l’indemnisation des usagers et, enfin, une vraie campagne de communication sur les trains du quotidien pour redonner confiance aux usagers. »
Ce n’est pas gagné. La direction régionale de la SNCF a décidé de renforcer l’information des voyageurs (physique et virtuelle). Pour le sujet du moment qui fâche beaucoup et la collectivité et les usagers, elle a mis en place des bus de substitution sur toutes les lignes impactées. À partir de lundi prochain, une compensation sera proposée uniquement aux clients qui prennent les bus. Pas suffisant pour la région. La bataille du TER n’est pas terminée.