C’est une « contre-expertise » du rapport Attali que plusieurs économistes de gauche ont présenté, jeudi 24 janvier, lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale. Ils ont travaillé sous la houlette de La Forge, un groupe de réflexion créé par le député Vert Noël Mamère et le député européen socialiste Benoît Hamon. Ce dernier s’est indigné de voir que « l’ex-sherpa de Mitterrand soit devenu la principale lame du sarkozysme pour désosser méthodiquement le modèle social que son précédent patron avait construit sous deux septennats ». Noël Mamère a qualifié le rapport de « cadeau empoisonné » qui aboutirait à « accentuer un peu plus les inégalités et les injustices ». Pour lui, il s’agit d’une « opération de diversion de plus » de Nicolas Sarkozy.
Liem Hoang-Ngoc, maître de conférences à l’université Paris-I, a décrit le rapport Attali comme étant une « compilation d’idées dans l’air du temps » avec un diagnostic « archaïque », « d’une France datant du général de Gaulle ». Pour lui, la vraie cause du manque de croissance n’est pas « la panne de la consommation populaire » avancée par le rapport mais « la panne d’investissements » des entreprises, alors qu’il y a « une forte épargne boursière ». Au lieu d’avoir « un discours anxiogène sur la dette, le gouvernement devrait mobiliser cette épargne », soutient-il.