Conseil municipal de Mont de Marsan du 10/04/2008
Publié par cedric - le 11/04/2008

Je profiterai du week end pour mettre en ligne l’intégralité de mon intervention au conseil municipal et donner tous les chiffres. Contrairement à ce qui est écrit, je ne crois pas avoir esquivé le débat budgétaire mais au contraire avoir fait la démonstration que la ville était bien gérée, la preuve, la majorité actuelle a voté l’ensemble des comptes administratifs 2007…

RENAUD LAGRAVE. Après l’autopsie de la gestion locale par l’expert en finances, l’opposition sort de son chapeau d’autres chiffres. Point de PowerPoint, mais des considérations très nationales?

L’opposition esquive en politisant les débats

:A.F


Après « Monsieur Finances », Renaud Lagrave dans l’opposition est le premier à relever la bataille des chiffres, contestant pied à pied les références utilisées par la majorité dans son analyse : « la croissance revue à la baisse, l’inflation et le chômage à la hausse, le pouvoir d’achat et le paquet fiscal. »

Avant de fustiger « les 1 300 millions d’euros de dettes de l’État par rapport aux collectivités territoriales, et le désengagement de l’État » en matière de « petite enfance, aide à la construction de logements sociaux, et de solidarité. C’est dans ce contexte que la précédente municipalité a maîtrisé les dépenses et recouru à l’emprunt afin de réaliser des investissements pour soutenir l’économie locale », a-t-il commenté en brandissant « d’autres chiffres » : « l’endettement de Mont-de-Marsan est de 933 euros par habitant quand il est de 1 037 au niveau national et de 2 300 euros à Dax. La gestion précédente n’était pas aussi mauvaise qu’on a bien voulu le dire, et ici, il n’y a pas de cadavres dans les placards. Mais nous nous interrogeons sur les aides qui vont être abandonnées : la solidarité, le crématorium, Mont-de-Marsan historique, les logements sociaux, l’aide à l’éducation et aux associations, la plate-forme sociale? »
Des considérations que Geneviève Darrieussecq a jugées trop « nationales » pour intéresser les Montois. « Voila une intervention digne d’une campagne pour l’Assemblée nationale », a-t-elle ironisé, dans un « clin d’oeil ».

CONSEIL MUNICIPAL. Geneviève Darrieussecq n’augmentera pas les taux d’imposition. C’était son engagement et tout l’enjeu du débat budgétaire d’hier

Bataille de chiffres

 

:Jean-Pierre Dorian

Le héros, hier soir, s’appelait Jean-Pierre Pinto. Un micro à la main, armé d’un PowerPoint reflétant sur un mur blanc de la salle du Conseil municipal la pensée carrée du cinquième adjoint de Geneviève Darrieussecq, le très cartésien chargé des finances de la nouvelle équipe a déroulé sa démonstration financière. Implacablement.
Passées les 13 premières délibérations, destinées à voter « la sincérité des comptes administratifs de l’exercice 2007 », Pinto s’est donc mué en Zorro. Pour la nouvelle majorité, pas question de chipoter sur l’exercice passé : « nous n’assumons pas la responsabilité du budget 2007, nous votons ces comptes pour que notre action ne soit pas entravée par la suite. » Le temps de donner la parole à Renaud Lagrave, qui s’empressait de préciser que lui et les sept élus d’opposition votaient ces comptes « politiquement, pour donner quitus de la bonne gestion de l’équipe précédente » et madame le maire n’allait plus tarder à s’effacer, après avoir ouvert le débat d’orientations budgétaires occupant la suite du menu.
« Notre budget est contraint par la faute de charges incompressibles élevées et un manque d’autofinancement flagrant, démarrait-elle. Sans parler du chapitre  »mauvaises surprises », au premier rang desquelles figurent les 106 000 euros de déficit du Comité des fêtes. Ou encore des projets mal ficelés, comme la plate-forme sociale, dont nous ne remettons pas l’existence en cause, mais dont le budget de fonctionnement n’a même pas été prévu, alors qu’elle va très bientôt ouvrir ses portes? »

Didactique et méthodique. Un régal pour introduire le didactique et méthodique Pinto, qui n’avait plus qu’à décortiquer le budget à venir, sans se priver de découper l’air de rien en rondelles les méthodes « d’avant », en s’aidant pour cela de ses précieux et parlants « camemberts » graphiques. « Une pression fiscale supérieure de 18 % à la moyenne des villes françaises ; des charges incompressibles à hauteur de 60 % du budget, quand la Cour des comptes estime qu’entre 50 et 58 % une ville est en danger ; une capacité d’autofinancement proche du néant, sachant qu’en 2007, pour 100 euros de travaux, 76 ont été réalisés grâce à l’emprunt. Une situation intenable? »
Une démonstration clinique et une précision de frappe chirurgicale, qui tirent d’abord quelques moues à l’opposition, avant d’entraîner une réaction plus politique (nationale) que financière de Renaud Lagrave (lire ci-dessous).

Euphémisme. Juste de quoi titiller la fibre perfectionniste du pointilleux Pinto, qui venait d’annoncer des objectifs raisonnables compte tenu de « ce qui est pour nous loin d’être une bonne gestion », en usant visiblement d’un sympathique euphémisme. 2,9 millions d’euros d’autofinancement, avec 200 000 euros d’épargne nette à la clé et 5,1 millions d’investissements, dont 3,3 avec recours à l’emprunt, voilà la route tracée par quelqu’un qui ne cesse de répéter « qu’il compte d’abord ses recettes avant d’envisager ses dépenses ». De là peut, selon lui, ressortir « toute la noblesse de notre mission politique. »
De quoi également tirer un sourire de satisfaction à Geneviève Darrieussecq, fière d’annoncer « qu’il n’y aura pas d’augmentation des taux d’imposition, quand l’autre équipe avait budgeté 3 % en sus. Ce que nous disions n’était donc pas une accroche électoraliste. » Reste maintenant à voter un budget, pour tenir les autres promesses. Ce sera lundi prochain. Avec encore Jean-Pierre Pinto en vedette ?