GRÈVE DES FONCTIONNAIRES. –Entre 1 200 et 1 500 personnes ont manifesté, avant-hier, à Mont-de-Marsan, contre « la politique de démantèlement du service public ». Un cortège composé principalement de profs
:Elisa Artigue-Cazcarra |
Entre 1 200 et 1 500 manifestants ont défilé, hier matin, dans les rues de Mont-de-Marsan, répondant ainsi à l’appel à la grève dans la fonction publique lancé au niveau national par la plupart des organisations syndicales. Mot d’ordre de cette nouvelle journée d’action : dénoncer « la politique de démantèlement du service public du gouvernement ».
Dans le cortège – légèrement moins garni que le 24 janvier dernier où 2 000 personnes avaient manifesté –, des salariés de la Santé, des Finances, des élus de gauche et, surtout, une importante représentation de l’Éducation nationale (lire les taux de grévistes par ailleurs).
« Profs bafoués ». Quelque 800 professeurs et une cinquantaine de lycéens avaient fait le déplacement pour protester « contre le sacrifice de l’éducation ». En ligne de mire, les 11 200 suppressions de postes annoncées pour la rentrée prochaine, les nouveaux programmes scolaires ou encore les nouvelles mesures de soutien des élèves en difficulté. « Aujourd’hui, nous nous mobilisons sur la question des contenus de l’éducation, pas sur les salaires ou les retraites. Jusqu’alors, nous n’étions jamais entrés en grève sur les programmes par exemple. C’est dire si le malaise est grand et si les professeurs se sentent bafoués », analysait Philippe Miquel, responsable départemental du SNUipp-FSU.
Un peu plus loin, Damien, 16 ans, un élève du lycée montois Duruy qui manifestait pour la première fois. « Nous sommes 33 élèves dans ma classe de seconde. C’est déjà énorme. Qu’est-ce que ce sera demain ? Supprimer des emplois revient à sacrifier la qualité de l’enseignement et la jeunesse. »
Jeudi prochain ? Emmanuelle et Camille, qui s’apprêtent à passer leur bac littéraire au lycée Despiau, se sont mobilisées pour « la sauvegarde des connaissances ». « L’apprentissage du russe et de l’italien est appelé à disparaître dans les Landes, à partir de la rentrée prochaine. À l’heure où l’on nous parle d’Europe, on coupe sans distinction dans l’offre éducative. » Elles n’ont beau avoir que 18 ans, elles sont « conscientes des dégradations de plus en plus importantes de la société ».
Jeudi prochain, les deux jeunes filles comptent bien défiler encore. Un appel à la grève interprofessionnelle concernant la réforme des retraites et le passage aux 42 annuités est lancé au plan national. Les syndicats espèrent mobiliser les salariés du privé. « ça ne fait que commencer, estime Renaud Lagrave, le premier fédéral du Parti socialiste dans les Landes. Nous continuerons tant que le gouvernement n’aura pas reculé ». Les organisations syndicales doivent se mettre d’accord aujourd’hui sur la manifestation de jeudi prochain.