SOLIDARITÉ URBAINE. La commune pourrait perdre totalité ou partie de la DSU dont elle bénéficiait jusqu’à présent. Darrieussecq veut espérer, Lagrave aussi
Le 10 octobre dernier, Geneviève Darrieussecq a adressé un courrier à Michèle Alliot-Marie pour lui livrer ses inquiétudes quant à la réforme de la dotation de solidarité urbaine (DSU) examinée actuellement par l’Assemblée dans le cadre du projet de loi de finances 2009.
« Je ne conteste pas la nécessité d’effectuer un certain nombre d’ajustements et de réformes concernant le financement des communes par l’État », écrit le maire de Mont-de-Marsan. Mais elle questionne. Mont-de-Marsan sera-t-elle concernée par cette suppression ?
Elle explique pourquoi ce serait un sale coup. « Finances précaires mêlant à la fois un potentiel fiscal faible, des taux d’imposition déjà élevés », « transferts financiers stagnants et très insuffisants venant de notre communauté d’agglomération », pan sur Jean-Pierre Jullian, mais aussi de copieuses dépenses à venir vu « la vétusté d’un grand nombre d’installations et d’équipements publics accumulés depuis des années » Et re-pan, sur Philippe Labeyrie cette fois.
« Difficile d’anticiper ».
Dans les faits, 715 communes françaises bénéficient de la DSU. Mont-de-Marsan figure en 532e position pour l’ampleur de la dotation. Elle a perçu cette année 740 000 euros et ne sait donc pas ce que l’an prochain lui réserve.
Suppression totale, « ce serait une catastrophe », diminution, ce n’est pas sûrement une bonne idée non plus.
La municipalité est d’autant plus embêtée qu’elle est en train de préparer son budget, « c’est très difficile d’anticiper », et qu’elle se refuse à augmenter les impôts.
Si la DSU venait à diminuer, voire disparaître, son budget d’investissement de la ville, déjà pas terrible puisque de 6 millions seulement, serait encore réduit.
Éclaircie dans cette grisaille, les fonds de l’Anru pour la rénovation du quartier Nord, le Peyrouat, ne devraient pas être affectés.
Dax déjà pénalisée.
Francis Idrac, le préfet de Région, présent il y a quelques jours à Mont-de-Marsan, a rassuré Geneviève Darrieussecq. Les 14 millions d’euros de subsides de l’État pour la rénovation du Peyrouat devraient rester 14 millions et pas 10, 5 ou 0.
Renaud Lagrave, le chef de file de l’opposition au sein du conseil municipal, fait également grise mine. Néanmoins, il veut espérer. « La mobilisation de l’association des grandes villes de France autour du maire de Grenoble a rouvert le débat. »
Il croit savoir que les communes les plus pauvres ne devraient pas être touchées par une suppression. Mont-de-Marsan est de celles-ci, pas Dax qui devrait perdre 400 000 euros sur ce coup.
Le premier fédéral du PS n’écarte cependant pas la possibilité d’une diminution « puisqu’il y aura une baisse de l’enveloppe au niveau national. »
Évidemment Lagrave ne se prive pas de tirer à boulets rouges sur l’État et « son énième désengagement ». Une attitude que Darrieussecq ne peut pas se permettre, ayant dans son équipe plusieurs UMP dont son premier adjoint Hervé Bayard. « Elle doit être embêtée. Ce sont les amis politiques de ses amis. »
Auteur : Jean-François Renaut