CONSEIL MUNICIPAL. Pour la première fois retransmis en direct sur radio MDM, les débats se sont essentiellement enflammés sur la question du logement social
Ils n’avaient pas spécialement l’air d’être intimidés. Et puis à l’inverse de débats télévisés, la radiodiffusion n’oblige pas à sortir la robe de soirée ou le costume du dimanche. Pour la première fois enregistré et diffusé en direct sur les ondes de la radio associative du cru, radio MDM (sur 101.1 FM), le Conseil municipal d’hier soir a simplement donné lieu aux quelques joutes désormais habituelles. Alors que le menu du soir n’incitait pourtant guère à la bataille politique rangée…
La nécessité de faire bonne figure à l’antenne ? C’est fatalement une image, mais les élus ont paru saisir la moindre occasion, qui pour étaler l’art parfait de l’élocution, qui pour prendre la parole à la moindre occasion. C’est fatalement dans cette dernière part que l’opposition a croqué à belles dents, passé le désormais très (trop ?) traditionnel propos liminaire de madame le maire.
Une Geneviève Darrieussecq toujours aussi incisive dès lors qu’il s’agit de « rectifier certaines choses », notamment dans le domaine des services sociaux. Vous savez, ceux dont Jean-Pierre Jullian avaient la responsabilité, lui l’actuel président de la Communauté d’agglomération et ancien directeur du CCAS.
Une fois Jean-Philippe Guérini recadré (« vous interviendrez sur l’audit du CCAS au moment des questions diverses, si vous le voulez bien ») et Renaud Lagrave félicité pour sa « tribune intéressante » (dixit le maire) sur le désengagement permanent de l’État, arrivait donc la délibération numéro 8. En jeu : l’adoption d’une convention transférant les modalités d’attribution et le suivi des locataires des 90 logements sociaux (1) propriété de la ville vers le CCAS, la première gardant ses prérogatives en matière de suivi administratif.
Usine à gaz.
Une fois repoussée la proposition de Jean-Philippe Guérini (membre de la commission solidarité) visant à la création d’un office municipal, Alain Baché prenait la parole pour proposer au nom de l’opposition « une commission communale du logement, où pourraient siéger élus et locataires. »
Autant d’arguments qui avaient l’heur d’agacer Geneviève Darrieussecq, en direct sur les ondes ou non. « Pourquoi une telle usine à gaz alors que ce que nous vous proposons est simple et que la commission en question existe déjà au sein du CCAS ? Je ne comprends pas vos réticences, ni comment vous pouvez pinailler sur un truc pareil ! »
Quoi ! Encore des « chicaillas » ? « Ce ne sont tout de même pas les secrétaires de cabinet d’un maire qui doivent gérer un dossier social, il faut pour cela des personnes dont c’est la compétence. »
Un point pour elle ? Pas si sûr. Plus consensuel, Renaud Lagrave reprenait son rôle de porte-parole de l’opposition. « Vous allez dans notre sens : il nous paraît logique qu’existe une commission qui gère, au-delà des logements sociaux, l’ensemble du parc locatif de la ville. Nous ne sommes pas contre votre idée, mais au lieu de le transférer au CCAS, nous proposons la création d’une commission municipale. »
Sourire crispé aux lèvres, le maire peut passer au vote : « J’observe que vous faites de l’obstruction de façon sympathique en disant, c’est bien ce que vous faites, mais nous ne le voterons pas. » C’est exact : 7 contre, une abstention et 27 pour. Même à l’antenne, les ondes négatives ont dû passer…
(1) 24 à la résidence Pierre et Marie Curie, 24 à la résidence Périssé et 42 à la résidence Bouheben.
Auteur : Jean-Pierre Dorian