Il faut que notre parti se réveille un peu et surtout prenne conscience que c’est bien sur l’emploi et la précarité que les françaises et les français attendent des propositions. Après plus de 30 réunions sur le projet depuis le mois de Mars dans notre département, je suis étonné qu’on ne prenne pas la mesure des attentes sur le projet et surtout je crois que nous devons être vigilents pour que le texte voté au congrès du Mans soit la référence du projet. En tout cas je vous livre la position du NPS, le courant auquel j’appartiens.
Henri Emmanuelli et Vincent Peillon, co-dirigeants du courant "Nouveau parti socialiste" au PS, ont vivement critiqué mercredi le projet du parti pour 2007, en cours de finalisation, qui leur semble "insatisfaisant", en particulier sur les questions sociales.
"A ce stade, le texte est insuffisant et insatisfaisant", et relève "plus de la rhétorique que du politique", a souligné Vincent Peillon, lors d’un point de presse.
"Il faut des modifications", a ajouté le député européen, qui a souligné que son courant va présenter de "longs amendements" à ce texte, en gestation depuis janvier et qui doit être adopté définitivement mardi prochain par la direction du PS, avant d’être soumis au vote des militants.
M. Peillon a relevé toutefois quelques motifs de satisfaction, notamment concernant la réforme fiscale.
Les amendements du NPS portent notamment sur la question des salaires et de la précarité, "primordiale" à ses yeux, sur l’Europe et la réforme institutionnelle en France, a souligné le député européen Benoît Hamon.
Outre la hausse du SMIC à 1.500 euros d’ici 2012, déjà inscrite dans le projet, le NPS souhaite une "révision de l’ensemble de la grille salariale".
"Nous restons les garants de la prise en compte par le PS du vote du 29 mai" contre la Constitution européenne, a prévenu M. Emmanuelli, tenant du "non".
Plusieurs aspects "sont inquiétants" et "bien moins à gauche que la synthèse" du Congrès du PS au Mans en novembre 2005, a relevé M. Hamon. "On ne veut rien de plus par rapport à la synthèse, mais rien de moins non plus", a-t-il dit, tandis que M. Emmanuelli admettait qu’il avait voté la synthèse "non pas dans l’enthousiasme, mais en responsabilité", en vue de rassembler la gauche.
"Il faut moins de propositions et une lecture politique plus forte", a affirmé M. Emmanuelli, qui a aussi "condamné" le titre du projet : "Réussir ensemble". "On ne connaît personne qui veuille échouer séparément", a-t-il ironisé, en insistant sur la nécessité de faire ressortir la "connotation politique" du projet PS, dont les valeurs sont "la solidarité et la justice".
"Le fil conducteur doit être l’égalité", a ajouté Vincent Peillon.
Le député des Landes a prévenu les présidentiables qu’ils ne peuvent pas considérer le projet comme "une base a minima" et "une musique de fond" qui leur "permettra ensuite des numéro en solistes". "On veut des garanties contre la possibilité d’interprétation", a-t-il dit, alors que des présidentiables comme Dominique Strauss-Kahn considèrent le projet comme un "socle commun" qu’ils entendent enrichir.
Les amendements du NPS seront discutés lors de son Conseil national vendredi soir, qui décidera de l’"attitude" de ce courant vis-à-vis du projet, a souligné M. Peillon.