Débutants eux aussi, les battus de 2008 ont dû apprendre un nouveau métier…
Ils n’étaient pas habitués. En premier lieu parce qu’ils n’avaient jamais été élus; eux non plus. Mais surtout parce que le métier d’opposants, quand on est de gauche à Mont-de-Marsan, ce n’est pas n’est pas vraiment le genre de tradition qui se transmet de génération en génération.
Les huit élus d’opposition -socialistes majoritairement, dont un récent transfuge du PRG, plus un communiste- ont donc dû remettre un certain temps leur ouvrage sur le métier: Digérer la perte brutale dans un premier temps, puis se retrousser les manches, accorder leurs violons et attaquer le chantier, ouvert jusqu’en 2014. Mais après un an d’exercice, Renaud Lagrave, leur offensif porte-parole et non accessoirement premier fédéral du parti socialiste landais, semble fier du résultat: « ensemble pour Mont-de-Marsan », nom du groupe d’opposition, c’est une affaire qui a l’air de marcher. » On avait dit que l’on créerait un site internet que l’on publierait un journal, que l’on tiendrait des permanences. On voulait être organisés, audibles et rendre des comptes. Pari tenu » Depuis deux jours, au château de Nahuques lundi, salle Georges-Brassens hier soir, cette nouvelle opposition a même soufflé en public sa première bougie, pour décliner son bilan. Et débiner celui de Geneviève Darrieussecq, c’est le jeu « Pour prouver qu’il y a une véritable opposition au Conseil municipal et qu’elle ne glande pas à la maison », la petite troupe a donc trouvé sa voie et parlé à huit voix . . . pour en récupérer quelques-unes qui ont fait défaut, un an plus tôt Et qu’il s’agit de retrouver, au plus tard dans cinq ans.
La médiathèque fédère
Le traumatisme, l’échec de mars 2008,a beau « rester gravé dans toutes les têtes «et la leçon retenue, il faut trois bons mois à ce petit groupe au départ disparate et lâché dans le grand bain pour se trouver. Passées les premières escarmouches sur le budget, le dossier » travaux au stade Guy-Boniface » fait se lever le vent de la révolte Paradoxe, quand la moitié du lot est identifié comme fidèle supporteur du Stade Montois …
Qu’importe, le dossier suivant sera le bon : le vrai fédérateur: la question de l’éventuel déplacement de la médiathèque, en plein cœur du mois de juillet, offre l’occasion idéale la consultation lancée alors par la majorité municipale donne à son opposition le moyen de poser unie sur l’ancienne place d’armes, de démarcher les Montois et de défendre jusqu’a bout un projet phare de l’équipe Labeyrie. Bingo: la médiathèque restera où César avait dit qu’elle serait.
Depuis, c’est comme si ce succès, pourtant avant tout symbolique, avait libéré les anciens bizuts désormais blanchis sous le harnais.
Qu’ils dénoncent « les bugs démocratiques » (S. Dauga), » la Suspicion permanente » (J.-P. Guérini), « les incertitudes »(A.Baché) ou « un maire-escargot »(R Lucy), ils s’en donnent à cœur joie. À l’unisson et sans trop de couacs.
Tout en la jouant opposition constructive. « On essaie de faire des propositions. Même si, en face, on ne nous parle que d’argent…Mais surtout, surtout, on ne doit pas faire de politique politicienne », s’agace en souriant le socialiste. Qui n’avoue qu’un but collectif, «sans la moindre ambition personnelle: que chacun apporte en toute modestie sa pierre à l’édifice de la reconquête. » Ce qui nous ramène au chantier évoqué, avec fin programmée des travaux dans cinq ans.
Huit mousquetaires à l’assaut
Ils ont chacun leur style, leurs idées et leurs dadas. Renaud Lagrave, porte parole du groupe d’opposition, saute en général sur tout ce qui bouge. À sa gauche, le communiste Alain Baché promène son sens critique en même temps que sa bonhomie sur tous les dossiers: il est même capable de dire du bien de la majorité (si, si!). Rose Lucy, elle, est très vite virulente, surtout sur la culture. Comme peut l’être Michèle Peguy sur l’école ou Ségolène Dauga sur l’exercice de la démocratie. Sophie Avant est elle plus consensuelle, même si elle suit de près la question des fêtes et des animations.
Quant à Abdallah El Bakkali, il s’est signalé par plusieurs charges « viriles » (pour un footballeur) sur le dossier Stade Montois, investissements et subventions ne cessant de le faire tiquer en regard des autres associations sportives.
Enfin, après ces cinq élus moins « politiques », Jean-Philippe Guérini, élu Radical de gauche passé entre-temps au PS, il a fait son dada des questions sociales et ne manque jamais une occasion de lancer une violente pique.
JEAN-PIERRE DORIAN j-p.dorian@sudouest.com