PARTI SOCIALISTE. Face à la réforme des collectivités territoriales et de la taxe professionnelle, les parlementaires landais réagissent
Renaud Lagrave a raison : « Ce n’est pas tous les jours qu’une telle réunion a lieu. » Entouré des députés Henri Emmanuelli, Alain Vidalies, Jean-Pierre Dufau et du sénateur Jean-Louis Carrère, le premier secrétaire fédéral du PS peut en effet compter sur tous les parlementaires « actifs » du département (manque Philippe Labeyrie) pour alerter « avec une certaine solennité » sur un sujet grave.
Un double sujet : réformes des collectivités territoriales et de la taxe professionnelle, voulues par le président de la République, provoquent en effet un émoi qui dépasse largement le cadre de l’opposition classique. Encore que… « Il se trouve que le dernier contre-pouvoir, élu au suffrage universel, existe au sein des collectivités territoriales. En les privant de pouvoir et donc de moyens, c’est une attaque de plus contre la démocratie. »
Lancé, Henri Emmanuelli n’a plus qu’à enchaîner : « L’opinion publique a d’autres chats à fouetter que de voir ainsi déstabilisé l’ensemble du système politico-administratif français. M. Sarkozy se propose de faire avec 30 ans de retard ce que Mme Thatcher a fait en Angleterre : le vrai objectif, c’est de recentraliser le pouvoir. » Mais le président du Conseil général pousse la charge plus loin : « Nous sommes face à une démarche de pouvoir personnel, ça se voit de plus en plus. » Et l’élu de citer… Ronald Reagan : « La tentation de ce type de démarche, c’est de détruire les institutions. »
« Arguments poujadistes »
Alain Vidalies abonde donc face à cette réforme encore floue qui créerait des étages intermédiaires et transféreraient des compétences, sans autre grande indication pour l’instant : « Ce qui va nous être présenté comme une révolution administrative est en fait une régression démocratique. La démarche de rapprocher le pouvoir des citoyens ne serait donc plus d’actualité ? » Et quand Jean-Pierre Dufau n’y voit que la suite « d’une stratégie méthodiquement mise en place et commencée avec la déstabilisation de tous les services publics », son collègue Jean-Louis Carrère abonde, en bon vice-président du Conseil régional : « Sans taxe professionnelle qui va investir pour la Ligne à grande vitesse, les TER, dans les lycées ou pour la déviation d’Aire ? »
Des menaces qui poussent ces élus à réagir face aux « arguments poujadistes » stigmatisés par Vidalies et cloués au pilori par Emmanuelli. « Les élus locaux coûteraient trop cher ? Entre 650 et 700 millions d’euros par an. C’est moins que le budget de communication de M. Fillon, Premier ministre… »
Face au danger qu’ils dénoncent, une alternative : « M. Sarkozy a menacé les députés de sa majorité d’user du référendum sur ce sujet. Prenons-le au mot, consultons les Français et on verra bien. » Pour les Landais, on a déjà une idée…
Auteur : jean-pierre dorian
j-p.dorian@sudouest.com