J’étais présent à cette soirée de mobilisation, pour non seulement marqué ma colère de voir des enfants prêts à être expulsés, mais aussi pour apporter le soutien du Parti Socialiste dans cette bataille. La modernité politique doit consister à changer d’avis comme de chemise, voter sarko le dimanche, et défiler contre lui le lundi, nous les socialistes archaîques de la réserve d’indiens, nous n’avons pas changé d’avis: non aux expulsions d’enfants scolarisés et de leurs familles.
Une centaine de personnes était rassemblée hier soir devant la mairie pour témoigner de leur soutien aux Kochetov et aux Djordjevic
La mobilisation continue
:Jean-François Renaut |
Depuis un moment déjà, une adolescente longiligne écoute les interventions des uns et des autres. On sent qu’elle hésite. Et puis elle triomphe de son appréhension et se lance. Son propos est clair et concis. « Il faut les aider si on en a les moyens et la France a les moyens. » Applaudissements de la centaine de personnes réunie sur la place de la mairie.
Marija a aujourd’hui 17 ans et est élève de première S au lycée Duruy. Originaire d’ex Yougoslavie, elle a obtenu la nationalité française à l’été 97. De Belgrade en guerre, elle ne se souvient pas et peu de son arrivée en France. Mais dit-elle, « quand je vois ça, je me dis que j’ai eu de la chance. »
Hier en fin d’après-midi, une nouvelle fois mais sans doute pas la dernière, parents d’élèves et collectif d’associations appelaient à soutenir la famille Kochetov expulsable le 7 juillet. Pas seulement cette famille russe d’ailleurs mais aussi les Djordjevic, roms des Balkans qui sont exactement dans la même situation. « On pense aussi aux Osmanovic, une troisième famille originaire de Bosnie qui attendent avec angoisse les résultats d’un recours et pourraient se retrouver dans la même situation », éclaire un militant du Mrap.
Au départ était prévu un pique-nique mais le temps qui alterne pluie et pluie depuis plusieurs jours a fait renoncer au projet. Pour autant, les Kochetov sont là, les Djordjevic également, au milieu de leurs soutiens. Ainsi Michèle et Danielle, deux vieilles militantes, qui ne comprennent pas comment « des gens issus de l’immigration rejettent d’autres immigrants ». « C’est un peu gros. »
Le cas de Dany le Rwandais. Ainsi aussi, Carla et Ambre, écolière montoise pour l’une et villeneuvoise pour l’autre. Ces beaucoup plus jeunes sympathisantes ne connaissent pas Irina et Makariy Kochetov, ni non plus Vanessa, Rico et Patricia Djordjevic. Ça ne change strictement rien à leur soutien. « Nous signons la pétition pour que ces familles ne partent pas. »
Plus développé est l’argumentaire d’Alain Vidalies. Le député de la circonscription et conseiller général montois se dit « tout à fait opposé à la mesure d’expulsion qui frappe ces enfants ». « Je suis intervenu auprès du préfet et du ministère pour obtenir une mesure de régularisation toujours possible dans ces cas particuliers où l’intégration constatée donne toute garantie. »
Vidalies comme d’autres se souviennent du cas similaire de Dany, lycéen rwandais régularisé l’an passé juste avant les grandes vacances en compagnie de sa maman. C’est pour tous un motif d’espérance.