Les socialistes qui sont partis de loin (leurs candidats sont connus depuis novembre), ont donné un second souffle à leur campagne hier soir. Henri Emmanuelli en tête, Renaud Lagrave au soutien, les quinze candidats et suppléants étaient tous là ou presque, hier soir, au siège du parti à Mont-de-Marsan.
Renaud Lagrave donne le ton. « Ce sera une campagne pour le Conseil général et pour pas autour de thématiques locales comme on l’entend ici ou là. » Une campagne qui s’appuiera d’abord sur un bilan et aura pour but de mobiliser l’électorat sachant que ces élections cantonales ne sont pas couplées avec un autre scrutin.
Des élections qui auront valeur de test puisqu’il s’agira des dernières au suffrage universel avant la présidentielle de 2012. « Aux Français d’exprimer ce qu’ils ont à dire. » Et évidemment, le premier fédéral landais souhaite qu’ils auront à dire le plus grand mal de l’action du gouvernement et du chef de l’État.
Pas d’étiquette, pas honnête
Henri Emmanuelli prend le relais. « J’observe que la campagne est déjà lancée ailleurs, vu les amabilités qui me sont adressées. » Pour le président du conseil général, il n’y a pas de doute à avoir. « Le contexte politique sera très présent. Même si l’UMP en rêve, la campagne ne sera pas apolitique. »
Et de se gausser des candidats de droite qui refusent une étiquette. « Ce n’est pas une particularité landaise. Mais avec Sarkozy à 24 % dans les sondages, on peut comprendre. »
Double bénéfice pour l’État
Pourtant, selon le conseiller général de Mugron, « l’honnêteté politique consiste à se montrer sous son vrai visage, à ne pas se cacher dans la grisaille du non-étiquetisme. Même dans les supermarchés, les gens se méfient des produits sans étiquette. »
Il n’est pas honnête non plus « de faire croire qu’on bouleversera la vie des gens à partir des cantons ». Ce qui ne veut pas dire que les considérations locales ne sont à prendre en ligne de compte. « Il y en a, on les connaît, on les gère. » Mais le fond du problème est ailleurs. Avec Emmanuelli, on sait où. « On ne peut pas déconnecter la gestion des collectivités locales de la politique nationale. » Un exemple : 140 000 postes ont été supprimés dans l’Éducation nationale depuis 2002, à l’arrivée ce sont 42 classes landaises sans instituteurs vendredi dernier.
Si, depuis 2004, l’État transferre des charges sans compenser financièrement, la raison en est simple pour le député socialiste. C’est double bénéfice. « L’État fait des économies et nous met en première ligne face au mécontentement des gens. Les collectivités locales étaient les derniers contre-pouvoirs, pour M. Sarkozy, c’est insupportable. » Selon les calculs du Département, l’État lui doit plus de 200 millions d’euros depuis 2004.
Henri Emmanuelli en termine sur une pirouette. « On y va confiant dans la population landaise qui a le grand tort, depuis longtemps, de nous faire confiance. »