CONSEIL MUNICIPAL. Baisse des impôts, hausse des tarifs, distribution de subventions et investissements ont été les maîtres mots du vote du budget primitif. Ce fut chaud, et long
Il a fallu pas moins de 2 h 30 jeudi soir au conseil municipal pour examiner le budget primitif 2010. Deux heures trente où le maire Geneviève Darrieussecq, l’adjoint chargé des finances Jean-Pierre Pinto, et la quasi-totalité des conseillers d’opposition (sauf Jean-Philippe Guérini, absent), se sont envoyé des chiffres et des nombres à la tête. Accompagnés de quelques qualificatifs pas vraiment amicaux. Ce qui a donc laissé place à des débats chauds et longs, puisque les 46 dossiers à l’ordre du jour ont nécessité près de quatre heures trente de discussions.
Pour l’occasion, Renaud Lagrave – « porte-parole de l’opposition, et non le chef, Madame le maire, » – précise ce dernier, et ses colistiers avaient adopté une tactique habile. Plutôt que de laisser le premier fédéral du PS mener seul l’attaque, chacun a posé sa question à tour de rôle, laissant le numéro 1 intervenir en dernier.
Alain Baché ouvrait le bal en se demandant comment on pouvait vraiment, ainsi que l’affirma M. Pinto, « faire plus avec moins, alors que les dotations de l’État sont en diminution ». Rose Lucy embraya sur les coûts : « Vous dites que vous n’augmentez pas les impôts, ce qui est démagogique, alors qu’en fait vous augmentez tous les tarifs des services de la ville », en ironisant sur le fait que les seuls qui baissent, ce sont les prix des animaux du parc de Nahuques.
Comme à l’école
Ségolène Dauga s’en prit aux conseils de quartier, « où les différents projets présentés doivent ensuite être votés en Conseil municipal », tandis qu’Abdallah El Bakkali, qui discute l’aide au rugby alors que la Chambre régionale des comptes fait les gros yeux, se sent « comme à l’école avec la maîtresse qui me gronde. »
La maîtresse en question, Mme le maire, répondit à toutes ces piques sans se départir de son calme, mais sans manquer ses cibles non plus. « Auparavant, la municipalité augmentait tout à la fois les impôts et les tarifs, explique-t-elle. Nous, c’est seulement les tarifs ». « Et encore, il n’y a que 40 % d’entre eux qui sont touchés, alors que 3 % sont en baisse et 57 % inchangés », précise M. Pinto. Sur une question de Michèle Péguy, ironisant sur « les écoles, une priorité budgétaire, alors que durant la période 2001-2007 les dépenses étaient le double de ce qu’elles sont aujourd’hui », Mme Darrieussecq insiste : « Auparavant, c’était 300 000 euros par an pour les écoles, là c’est plus de 500 000, donc c’est doublé. »
Menteur, ou mauvaise foi ?
Mais c’est avec Renaud Lagrave que la passe d’armes fut la plus incisive. « Nous n’avons jamais traité un conseiller ou un adjoint de menteur, souligne ce dernier. Or c’est ce que vous avez fait dans votre dernière tribune du magazine municipal. On vous renvoie donc la politesse : quand vous niez que tous les tarifs de la ville ont été augmentés, je ne sais pas qui de nous deux ment le plus. » Or le terme menteur, ou mensonge, n’a pas été utilisé dans le m2m, Mont-de-Marsan magazine de décembre janvier. Mais on y parle tout de même de « mauvaise foi incroyable », « d’arguments faux » ou de « méthodes tout simplement détestables ». Ce qui n’est pas très amical quand même !
L’opposition a comme d’autres fois reproché à la majorité de prendre des décisions sans consulter, de donner des informations par voie de presse (notamment pour le chèque de la collecte pour les Restos du coeur), ou de reprendre des projets anciens à son compte. La maire regrette que « parfois, sur des sujets importants, PLU (plan local d’urbanisme), PADD (projet d’aménagement et de développement durable), personne de vos rangs ne vienne au rendez-vous ».
Au final, trouvant ce vote « prématuré, puisque la loi de finances n’a pas encore été votée », l’opposition (7 présents), a voté contre ce budget primitif.
Bref, les joutes politiques des régionales ont commencé.
Auteur : Jean-Louis Hugon
jl.hugon@sudouest.com