La Région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes a appris avec stupeur que SNCF ne
pouvait plus assurer le plan de transport du Ter Aquitaine par manque de conducteurs
(entre 16 et 20 sur le site de Bordeaux), un comble dans une période déjà compliquée pour les usagers.
La SNCF a ainsi informé la Région qu’elle décidait, unilatéralement, de
supprimer certaines circulations sur les lignes Bordeaux – Coutras – Angoulême,
Bordeaux – Le Verdon, Bordeaux – Arcachon, Bordeaux – Bergerac – Sarlat, Agen –
Périgueux et Bordeaux – Périgueux, entre le 8 février et le 2 juillet 2016
SNCF supprimerait ainsi 24 trains par jour en semaine, soit plus de 5% des circulations que
la Région commande. Plus de 2 000 usagers sont concernés quotidiennement. Les cars de
substitution, lorsqu’ils sont proposés, ne répondent pas aux attentes légitimes des usagers
qui subissent des temps de parcours dégradés.
La Région n’accepte pas cette situation.
Depuis trois semaines, Renaud Lagrave, le vice-président en charge des infrastructures et
des transports, a pris l’initiative de rencontrer les associations représentatives des
usagers en colère et a présidé un comité de pilotage lors duquel il a exprimé son profond
mécontentement au directeur régional SNCF et à son équipe dirigeante.
Par ailleurs, le président Alain Rousset a manifesté officiellement à Guillaume Pepy,
président de la SNCF, par écrit et avec beaucoup de fermeté, son refus de réduire le plan
de transport, en demandant le rétablissement immédiat du plan de transport commandé
par la Région, sans attendre le mois de juillet. Il a exigé aussi en parallèle la mise en oeuvre
d’un plan d’urgence crédible visant à revenir au respect du plan de transport contractuel :
des trains qui circulent, suffisamment capacitaires, et qui arrivent à l’heure !
La Région souligne les nombreuses circonstances aggravantes, qui contribuent à renforcer
son insatisfaction :
· L’information a été rendue excessivement tardivement, seulement quinze jours avant
la mise en oeuvre du plan.
· C’est un phénomène inédit en Aquitaine par son ampleur et par sa cause, mais déjà
mis en oeuvre en début d’année 2015 pendant près de deux mois pour cause de
matériel manquant !
· Il s’agit d’une crise d’ampleur nationale : il manque environ 300 conducteurs en
France pour les trains régionaux, ce qui semble mettre en évidence une gestion
défaillante de la politique RH du groupe SNCF.
· Les suppressions massives interviennent dans un contexte de production très
dégradé depuis des mois, qui ont conduit la Région, il y a à peine quelques
semaines, à demander et obtenir un dédommagement pour les abonnés en mars.
· La Région ne cesse, depuis de nombreuses années, de fournir à son exploitant,
la SNCF, les moyens lui permettant de rendre un service conforme à la
commande : matériel neuf (630 M€ investis depuis 2002, dont 370 M€ sur les deux
dernières séries Régiolis et Regio 2N), financement à 100% d’un centre de
maintenance dédié aux Ter, à hauteur de 25 M€, modernisation du réseau (190 M€
sur le réseau aquitain depuis 2002), équipement des contrôleurs en smartphones et
financement d’un centre opérationnel pour améliorer l’information des usagers en
situation perturbée, etc. La Région investit pour que l’exploitant améliore la
qualité du service, mais celui-ci se dégrade.
Sans réaction rapide de SNCF pour rétablir le plan de transport, la Région ALPC
prendra des mesures à la hauteur du service non rendu.
Pour rappel, la Région contribue à hauteur de plus de 120 M€ par an au fonctionnement du
service Ter. Cette contribution est gelée depuis 2014 dans l’attente d’une meilleure
production et de la démonstration d’une meilleure maîtrise des coûts.