La municipalité cède des bâtiments communaux à des particuliers. L’opposition vote contre.
La suite du Conseil municipal de jeudi dernier a permis, à nouveau, à l’opposition de batailler avec les élus majoritaires sur la question des « bijoux de famille » déjà évoquée dans le passé. C’est-à-dire la vente du patrimoine bâti détenu par la commune. La Ville ayant décidé de céder ainsi à des particuliers l’ancienne bibliothèque, située au 4, place Charles-de-Gaulle, c’est Jean-Michel Carrère (PS) qui s’est levé pour combattre cette idée.
« Avant d’être la bibliothèque, c’était l’ancienne mairie, qui faisait vraiment partie de l’histoire de la ville, s’est-il offusqué. L’immeuble a, en effet, abrité l’hôtel de ville de 1846 à 1946. Il comprend des caractéristiques architecturales particulières, dont une fresque sur un de ses murs. Nous nous opposons à cette décision, qui de plus va créer une nouvelle résidence. Pour nous, ce n’est pas comme cela que l’on va contribuer à dynamiser ce quartier du centre-ville, qui en a bien besoin. »
Repeupler le centre-ville
Hervé Bayard (UMP) objecte qu’au contraire, « cela va permettre de repeupler le centre-ville, qui s’est beaucoup dégarni ces dernières années. Ce sera la meilleure manière de lui redonner vie. Des familles vont y habiter, vont contribuer au dynamisme en allant consommer dans les commerces locaux. »
Sans les huit voix de l’opposition, la municipalité a donc prévu de céder, pour 255 600 euros (alors que la dernière estimation du service des Domaines était de 300 000), ce bâtiment de 782 m² répartis sur un rez-de-chaussée, deux étages et un sous-sol.
Les repreneurs – trois associés – veulent y aménager six appartements : deux T2 de 54 m² environ, un T3 (84 m²) et trois T4 (125 m² chacun). Seule consolation pour l’opposition : Hervé Bayard estime que, l’un des repreneurs étant une architecte, le bâtiment (non classé) et ses volumes, dont la façade dotée d’une horloge, ne seront pas dénaturés.
Autre sujet de friction, la cession des logements des écoles du Carboué et du Peyrouat, que l’on ne peut classer comme bijoux de famille puisqu’ils datent seulement des années 60. Là, c’est Renaud Lagrave (PS) qui est monté au créneau, se demandant pourquoi la Ville ne pouvait pas les garder et « les considérer comme logements sociaux, puisqu’avec seulement 14,7 % du parc, nous atteignons un taux qui n’est pas terrible ». En tout cas, loin des 20 % minimum imposés par la loi. Hervé Bayard précise que tout est prévu, puisque ces logements, repris par un particulier, seront réaménagés puis conventionnés pour être loués à des prix tenant compte des ressources: 5,84 € le mètre carré, pendant neuf ans.
Ressources pour le budget
« Il aurait fallu confier ces biens à un organisme public ou à l’Office public de l’habitat, répond Renaud Lagrave. Car au-delà des neuf ans, ces biens retomberont dans le parc privé. »
Hervé Bayard ne dément pas, mais objecte : « Pour que l’office s’en occupe, il fallait tout lui donner, le foncier et l’immobilier, sinon il n’aurait jamais acheté. » Pour sa part, Geneviève Darrieussecq observe qu’en ces temps difficiles, « réaliser un peu de gains, de ressources pour notre budget n’est pas une mauvaise opération. Je ne sais pas qui va nous le reprocher. » Elle profite de l’occasion pour corriger le taux de logements sociaux à Mont-de-Marsan. De 13 % en 2008-2009, il est passé à 16 % aujourd’hui.
La commune va donc céder, pour 225 000 euros, les logements de l’école du Carboué (1 800 m² de surface, quatre T4, quatre caves et six garages), alors que les Domaines l’estimaient à 229 000 euros.
Pour l’école du Peyrouat, le même acquéreur se rendra, pour 223 000 euros, propriétaire de 1 300 m² (quatre T4, deux T3 et six garages), l’estimation des Domaines étant de 235 000 euros.
Les huit membres de l’opposition ont voté contre ces deux délibérations.