La hausse de l’aide au club de rugby professionnel n’est pas du goût de tous les membres du conseil communautaire.
La hausse de la subvention du Stade Montois rugby pro est le seul sujet qui a fait débat hier soir au conseil communautaire. Il n’a pas recueilli l’unanimité des votes. Si le principe d’aides aux jaune et noir est majoritairement accepté (hormis ceux qui ne veulent pas entendre parler d’aides publiques pour les clubs professionnels), le montant de l’enveloppe et son utilisation sont, en revanche, contestés par une partie des élus du Marsan. Avec la montée en Top 14, l’Agglomération prévoit une subvention de 120 000 euros pour les actions menées par le club en faveur des jeunes, et un achat de prestations de relations publiques et de communication pour un montant de 180 000 euros, soit une aide totale de 300 000 euros en 2013, contre 150 000 euros en 2012. « Cela s’explique par toutes les valeurs que le club porte pour notre collectivité, il est un vecteur potentiel de communication important », indique la présidente Geneviève Darrieussecq.
Renaud Lagrave s’est abstenu. Il estime que l’augmentation de la subvention est « démesurée ». « Je propose de garder ce montant de 300 000 euros, mais d’accorder 200 000 euros au Stade Montois rugby pro et 100 000 euros à répartir entre les clubs amateurs de l’Agglomération. On sait bien combien il est difficile pour les amateurs de faire fonctionner leur club », a ajouté l’élu socialiste. Geneviève Darrieussecq a répondu que « l’agglomération n’a pas compétence pour aider les clubs sportifs amateurs, ce sont les communes. Je sens un blocage sur ce dossier, vous parlez d’un doublement de l’aide. En fait sur les 150 000 euros en plus, il faut considérer que 50 000 euros servent à la communication et la promotion du territoire, et qu’ils ne figureront plus au budget communication. Il s’agit donc de 100 000 euros de hausse. Le Top 14 offre à notre territoire une promotion télévisuelle comme nous n’en avons jamais eu. Si le club devait descendre en Pro D2, les choses seront différentes. Pour le reste, c’est de la chicaya. On est fier de ce club, on le soutient. »
Emprunts obligataires
Éric Mezrich, élu de Saint-Pierre-du-Mont, souligne également son désaccord sur l’augmentation de l’aide au club de rugby. Il a voté contre cette délibération (comme tous les élus saint-pierrois) tout en mélangeant les genres, en évoquant un parallèle avec la voirie de sa collectivité. « Est-ce qu’on a les moyens de doubler notre aide ? Est-ce que les crédits de voirie 2012 pour Saint-Pierre du Mont ont été réalisés ? » « Cela n’a rien à voir, a répondu la présidente. La subvention pour le Stade Montois fait partie de l’ambition de promotion du territoire, mais je vous rassure, nous avons aussi de l’ambition pour la voirie de Saint-Pierre-du-Mont. » Et Pierre Mallet de compléter : « On se met en cohérence aussi avec vos services techniques municipaux sur les travaux ». Au total, sur les 60 membres du conseil communautaire, 13 ont voté contre cette délibération et 3 se sont abstenus.
Sur les finances, la présidente du Marsan Agglomération a rappelé les raisons qui l’avaient conduite à inscrire la collectivité sur le marché des emprunts obligataires. « La situation est difficile, il faut penser à diversifier nos sources de financement pour les deux, trois ans qui viennent ».
Renaud Lagrave a réaffirmé son opposition à cette inscription à l’Association des communautés urbaines de France pour l’émission d’emprunts obligataires, quitte à être contre la position du Conseil régional d’Aquitaine dont il est vice-président : « Je confirme qu’au moment de nos débats du mois de juin, il n’était pas prévu que la Région aille sur ce marché. Depuis, elle y est et je suis minoritaire au Conseil régional, je n’ai pas eu gain de cause, mais je ne change pas d’avis, je suis contre car l’on se met sous la pression des agences de notation ».