L’achat par la Ville du parking de l’îlot République a donné du grain à moudre à l’opposition qui a voté contre le budget 2013.
Faut-il acheter un parking en centre-ville à un promoteur privé pour qu’il soit géré au plan public ? Cette question a fait l’objet de débats hier soir au Conseil municipal. La question, essentielle, du stationnement a précédé l’autre grand dossier du soir, le vote du budget 2013. La Ville prévoit d’acquérir les 119 places du parking prévues sur l’îlot République, où se situera le futur multiplex cinématographique, au promoteur immobilier Altae. Ce parc de stationnement souterrain représente un coût de 3,9 millions d’euros sous forme de vente en l’état futur d’achèvement. Pour l’opposition socialiste, Jean-Michel Carrère estime que « cet investissement est conséquent dans une conjoncture qui n’est pas favorable. La place revient à 33 000 euros Est-ce à la collectivité d’apporter ce cadeau à un opérateur privé ? Le contribuable va payer deux fois.
Hervé Bayard, premier adjoint, répond que « ce parking est une opportunité avec un choix de gestion en régie publique. On modernise nos installations et on élargit l’offre, ce projet urbain renforce notre attractivité. C’est un investissement qui prépare l’avenir de la ville, comme le parking construit au Midou en 1993 ». Renaud Lagrave insiste en disant que « c’est une opération privée. Faut-il acheter un parking à cet endroit ? En face, il y a 200 places gratuites aux arènes. Vous parlez du Midou, c’est la Ville qui l’avait construit, là, il s’agit d’un promoteur privé. Pourquoi la Ville ne construit pas elle-même un parking ? L’investissement serait d’un coût inférieur d’un million d’euros. » Geneviève Darrieussecq n’apprécie pas. « J’ai l’impression que l’on est dans la méfiance du privé, rétorque le maire. Je rappelle que très peu d’investisseurs veulent venir à Mont-de-Marsan. Sans les entrepreneurs locaux, on ne pourrait pas faire grand-chose. D’un côté, vous nous reprochez de supprimer des places de stationnement, et de l’autre, vous êtes opposés à la création d’un nouveau parking. » L’opposition de gauche vote contre ce projet. « Aujourd’hui, ces 3,9 millions d’euros pourraient servir à autre chose », résume Renaud Lagrave.
Trois grands projets
Un avant-goût des arguments de l’opposition au moment de voter contre le budget 2013. Geneviève Darrieussecq a présenté un budget contraint élaboré dans un contexte « d’incertitudes et de brouillard au niveau national et international. Les finances de l’Etat sont exsangues, les dotations pour les collectivités locales vont être gelées en 2013 puis vont diminuer en 2014 et 2015. Ce qui impacte notre avenir financier et nos possibilités d’actions. Notre capacité à investir va s’en trouver diminuée et cela pèsera sur l’emploi. Mais nous allons poursuivre nos efforts et nos innovations, notamment en termes de procédés de gestion de nos services publics. C’est un défi passionnant, mais difficile ».
Concrètement, cela se traduit notamment par une capacité d’investissement dans trois projets majeurs, les berges, l’ANRU (quartier nord), et école Saint-Médard. « Le plus symbolique de ces projets pour redonner son attractivité à Mont-de-Marsan est certainement « Rivières dans la Ville », explique Jean-Pierre Pinto, adjoint aux finances. La tranche suivante sera le quai de la Midouze. » Des projets commerciaux stratégiques sont prévus au niveau des Nouvelles Galeries et du multiplexe cinéma de l’îlot République. Les travaux de réalisation du boulevard nord seront lancés pour 6,3 millions d’euros de budget en 2013. La reconstruction de l’école Saint-Médard s’étalera sur trois années budgétaires, et l’aménagement du quartier nord sont au programme des priorités.
Pour financer les dépenses, la Ville n’augmente pas les taux d’imposition et empruntera un peu plus de 4 millions d’euros.
Accessibilité, école, etc.
« C’est un budget restreint, incertain, qui ignore le quotidien, récite, en rime, le communiste Alain Baché. Rien n’est prévu pour le régime indemnitaire, rien sur les mutuelles. On est loin des attentes des Montois. » L’accessibilité, l’entretien des écoles, les rythmes scolaires ont été pointés du doigt par l’opposition. « À vous entendre, il faudrait dépenser davantage, je ne vois comment », prévient Geneviève Darrieussecq.
Renaud Lagrave s’interroge sur les logements et l’emploi : « Pourquoi ne pas mettre à disposition des bâtiments municipaux en plus de la création de 50 logements ? Pourquoi ne pas créer plus d’emplois d’avenir ? » Hervé Bayard précise que « la Ville avait proposé deux sites à l’Office HLM qui n’en a pas voulu ». L’opposition a voté contre le budget.