La commission Mobilité 21 doit rendre très officiellement son rapport au ministre des transports le 26 juin prochain.
Des premiers éléments parus dans la presse laissent à penser qu’une priorité serait donnée à la liaison Bordeaux-Toulouse alors que la réalisation de la liaison Bordeaux-Espagne serait reportée à un horizon post 2030.
Alain Rousset, président du Conseil Régional d’Aquitaine et les élus régionaux réunis en séance plénière ce 24 juin 2013 se réjouissent de la reconnaissance du caractère prioritaire de la création d’une la ligne à grande vitesse nouvelle entre Bordeaux et Toulouse mais souhaitent rappeler en même temps le caractère indivisible du Grand Projet du Sud Ouest.
Il n’est en effet pas acceptable que l’ouest Aquitain, qui représente presque la moitié de la façade Atlantique de la France et affiche un important potentiel de développement associé à une croissance démographique forte, passe au second rang des préoccupations en matière de grandes infrastructures.
Alors que les Grenelles de l’environnement ont multiplié les exigences en matière de développement durable et que la branche Bordeaux-Espagne du GPSO répond en tous points aux objectifs recherchés par la commission Mobilité 21, tout comme la liaison Bordeaux-Toulouse, ce dossier dont l’avancée est telle qu’il est prévu de lancer l’enquête publique à l’automne, doit être apprécié par le Gouvernement dans sa globalité et à la juste mesure de l’intérêt général qu’il représente :
- Le GPSO est une réponse aux attentes de mobilité croissantes des Aquitains et notamment ceux des départements littoraux que sont les Landes et les Pyrénées Atlantiques :
- Le dynamisme démographique et les enjeux liés aux grandes agglomérations de ces territoires justifient pleinement qu’elles bénéficient de cette grande infrastructure : les activités touristiques sur le littoral comme le thermalisme à Dax nécessitent la présence d’infrastructures de qualité, constat conforté par le dynamisme démographique du Grand Pau dont la croissance de population est supérieure en proportion à celle de l’Aquitaine tandis que l’eurocité Basque voit également sa population et son aire d’influence croître avec plus de 600 000 habitants.
- La révolution dans les temps de transport : la branche Bordeaux-Espagne permettra de relier Bayonne et l’Eurocité Basque à Bordeaux en 1h05 et à Paris en 3h05 ;
- Le GPSO intégrant la branche Bordeaux-Espagne va également permettre de relier Bayonne et Toulouse en 2h05 et créer une liaison Sud-Sud entre l’Atlantique et la Méditerranée ;
- +6,5 millions de voyageurs par an seront générés par le GPSO dont 2,8 millions pour Bordeaux-Toulouse, 2,5 millions pour Bordeaux-Espagne et 1,7 millions pour la liaison Sud-Sud.
- La liaison Bordeaux-Espagne intègre un saut qualitatif majeur pour l’offre globale de service ferroviaire :
- pour les voyageurs : temps de parcours sur le triangle Bordeaux-Toulouse-Bilbao presque divisés par deux ; amélioration des transports du quotidien grâce à l’augmentation de la capacité du réseau existant aux abords des agglomérations bordelaise et toulousaine en plein développement…
- pour les marchandises : création d'un corridor de fret performant sur la façade atlantique permettant le report modal au passage transfrontalier de Biriatou, le plus chargé de France en termes de trafics routiers alors que le Fret ferroviaire transpyrénéen est le plus faible de France avec 2,5% (35% pour la traversée des Alpes) ;
- Le GPSO est une solution de développement durable avec des perspectives avérées de report modal de l’aérien (1,5 millions de passagers) et du routier (6,1 millions de passagers, 10 millions de tonnes de Fret par an soit plus de 90 trains par jour attendus à la mise en service du GPSO et plus du double à l’horizon 2050) lui conférant un avantage irréfutable en comparaison à d’autres projets de lignes à grande vitesse du SNIT (3,1 millions d’habitants à moins de 45 minutes d’une gare desservie par TGV).
- L’Union Européene a inscrit la LGV SEA dans son Réseau TransEuropéen de Transports (RTE-T), grâce à la création de ce maillon essentiel qui relie la péninsule ibérique à l’Europe du Nord, ouvrant la voie à un financement européen attendu de 1 Md€.
- Le GPSO fait l’objet d’un accord binational avec l’Espagne qui de son côté a fortement investi dans la réalisation de la liaison transfrontalière et attend l’avancée des travaux côté français pour organiser la connexion transfrontalière.
- Le GPSO est le projet le plus avancé de tous sur le plan du financement et des acquisitions foncières :
- Il est le seul projet à faire l’objet de financements croisés avec un autre projet en construction (Tours – Bordeaux) et en cours de paiement ;
- Il fait partie des projets présentant un état de progression des études et de la concertation les plus avancés parmi les projets LGV : la prochaine décision ministérielle approuvera le tracé retenu sur les derniers secteurs en suspens, l’enquête publique doit être lancée à la rentrée automnale et un programme anticipé d’acquisitions foncières a été conventionné.
- Sur le plan socio-économique, le GPSO est rentable et crée de la valeur collective : sa valeur actualisée nette (VAN) est estimée à ce jour par les équipes du projet à 4,8 Md€ et son taux de rentabilité interne (TRI) à 4,4%, hors coût d’opportunité des fonds publics.
Ce grand projet représente un investissement important pour la nation, pour le quart sud-ouest de la France et pour les aquitains. Mais il n’a de logique que parce qu’il propose, par ses deux branches, une solution cohérente pour tout le grand sud-ouest qui bénéficiera sans surcoût d’une liaison Sud-Sud.
C’est la raison pour laquelle les régionaux réunis en séance plénière ce lundi 24 juin 2013 souhaitent réaffirmer avec force et fermeté que le GPSO est un projet unique et indivisible, et qu’il n’est pas acceptable de considérer comme seule priorité la liaison vers Toulouse.
En défendant collectivement le GPSO, les élus d’Aquitaine soulignent l’urgence qui s'attache au désenclavement du grand Sud Ouest français et de sa façade atlantique. Ils en appellent au Premier Ministre et au Président de la République afin qu’ils considèrent le préjudice que ferait subir, aux Aquitains et à l’intérêt général de la nation, une application stricte par les pouvoirs publics des conclusions du rapport de la commission Mobilité 21 pour le GPSO.