J’étais aujourd’hui en visite à Grenade sur l’Adour pour une présentation du dossier de création d’un méthaniseur en vue d’une injection sur le réseau de Gaz des environs. Après une présentation du dossier, il est incroyable de constater les nombreux obstacles auxquels ont été confrontés la famille Baillet, il apparait utile et urgent de simplifier les démarches et les financements si nous voulons produire et utiliser à l’avenir des énergies renouvelables.
Le projet de méthanisation Méthalaborde est porté par les 3 associés du GAEC de Laborde implanté à Grenade sur l’Adour (40). Ce dernier gère un élevage de 160 vaches laitières adultes et dispose de 175 ha de surface agricole utile affectée au pâturage (prairie) et à la polyculture (maïs, soja et tournesol).
L’unité de méthanisation permettra de traiter le fumier et le lisier du GAEC et de 3 autres fermes voisines orientées vers l’élevage (bovin et volaille). Au total, les effluents agricoles représenteront 44% en tonnage des intrants. La ration sera complétée par des co-produits de l’usine de légumes et maïs doux de Soléal, située dans la ville voisine d’Aire sur l’Adour. Un partenariat sur 15 ans garantit un apport de 8 000 tonnes de résidus de maïs et 2 000 tonnes de jus de pressage par an.
Les co-produits de l’industriel représentent 47% du tonnage. Enfin, 2000 tonnes de CIVE cultivées par le GAEC s’ajouteront aux intrants.
La production de biogaz est assurée par un digesteur (typfe voie liquide en infiniment mélangé) et un post-digesteur tout deux surmontés d’une double membrane pour stocker le biogaz produit. Un container d’épuration permettra d’extraire le biométhane en vue d’une injection dans le réseau de distribution de gaz naturel à 5,8 Km de l’unité. 781 369 m3/an de biométhane seront produits représentant près de 8 000 MWh PCI soit la consommation annuelle de 500 foyers. Le débit horaire moyen injecté sera de 90 Nm3/h.
Outre la production d’un gaz « vert », les motivations des porteurs de projet sont multiples :
– Motivation agronomique : valoriser localement les 18 900 m3 de digestat produits (amendement organique riche en éléments majeurs nécessaires à la croissance des plantes et qui présente un coefficient d’assimilation des minéraux supérieur aux effluents agricoles bruts). Le digestat bénéficiera principalement aux cultures de maïs, prépondérantes dans les parcelles concernées par le plan d’épandage (634 ha de surface épandable au total).
– Motivation économique : Créer de la valeur, diversifier et pérenniser l’activité du GAEC. En outre, l’unité permettra la création de 2 ETP.
– Motivation environnementale : dans une logique d’économie circulaire, proposer une solution locale de valorisation des effluents d’élevage et des co-produits végétaux de Soleal (jusque-là transportés vers la France et l’Espagne)
– Lutte contre le changement climatique : le projet permet d’éviter chaque année l’émission de 2 723 tonnes équivalent C02 dans l’atmosphère.
La subvention globale (REGION/ ADEME) ramène le temps de retour brut à 7,5 ans (contre 10 ans sans subvention) et permet d’atteindre un niveau de rentabilité suffisant pour lever la dette bancaire (TRI de 10 %). Le coût de production du biogaz est de 109 euros/Mwh sans subvention et 102 euros/Mwh après subvention.
L’ensemble de l’investissement s’élève à 4 596 195,54 euros HT. Le Conseil Régional intervient financièrement à hauteur de 600 000 euros sur une dépense éligible prévisionnelle estimée à 4 037 375,54 euros HT, correspondant à :
– Aménagement du site : 578 899,54 euros
– Process de méthanisation et épuration du gaz : 3 458 476,00 euros